Blomstedt

Nom

Freja

Prénom

9 ans

Âge

06/06

Date de naissance

Hubot

Caste

Suède

Origine

Aucun

Groupe sanguin

80 kg

Poids

175 cm

Taille

Freja est un hubot de seconde génération, âgé de neuf ans. On lui a accordé une fausse identité suédoise. Elle ne sait pas si, comme beaucoup de ses confrères, ce fut un tirage au sort, ou si cette nationalité avait une quelconque importance aux yeux de son technicien de réveil.
Elle mesure un mètre soixante-quinze et pèse quatre-vingt kilos, plus qu'un humain de sa stature ; difficile de descendre en dessous des soixante-dix kilos lorsque la majorité de son être est constitué de métal et autres matériaux lourds. Ses cheveux sont longs, lisses, et blond très clair, ses yeux d'un bleu très vif et sa peau pâle, parsemée de grains de beauté. Elle a un visage plutôt ovale, avec des lèvres pleines et un nez rond, des traits censés être suffisamment avenant pour l’humain moyen.

Freja porte l'uniforme administratif de la milice. Comme la plupart des androïdes, elle a un physique très séduisant, censé mettre ses interlocuteurs en confiance. Néanmoins, elle n'est pas excessivement souriante ; son poste ne lui permet pas d'exercer un quelconque sens de l'humour, et elle a plutôt tendance à afficher un air concerné ou même distant.

Comme la majorité des hubots, elle a un semblant de personnalité. Cependant, comme elle est affectée à un poste lié aux relations publiques, elle reste majoritairement neutre dans ses interactions, bien qu'elle s'adapte à son interlocuteur : elle sera plus souriante et douce face à un enfant, et plus professionnelle face à quelqu'un de visiblement paniqué ou énervé. Elle est très polie et respectueuse de ses collègues humains, et s'excuse beaucoup.

Elle est capable de parler une vingtaine de langues afin d'aider au mieux les Asgardiens, et possède quelques rudiments de premiers secours qui peuvent faire une différence certaine en attendant l'équipe médicale. Elle peut tenir une discussion pendant un certain moment sans dériver et n'a jamais failli à sa tâche au bureau d'accueil principal de la milice.

« Tu m'entends ?
- … Oui. »

Un flash aveuglant, un sursaut sans vie, une inspiration dans le vide. D’abord, rien que du blanc : un blanc froid et inerte, comme une salle d’opération ou une morgue. Lentement, ses capteurs optiques font le point, tandis que ses paupières tressaillent comme pour chasser des larmes inexistantes. Lentement, le décor se dessine autour d’elle ; derrière, une rangée de hubots, immobiles, tête baissée, encore plongés dans un sommeil prénatal qui ne durera plus longtemps à présent. Devant, une vitre, et derrière, un technicien assis devant son ordinateur, qui la fixe d’un air morne. Elle est allongée sur une table en métal glacé, mais le froid, comme toutes les sensations nouvelles qui lui parviennent, n’est qu’une information de plus à gérer pour son processeur interne.

Elle donne son identification : 062881-MI. 06, pour son mois de « naissance », 2 pour sa génération, 881 pour le numéro de l'ingénieur qui l'a réveillée. MI, c'est pour la milice, là où elle est destinée à exercer, pour remplacer un hubot infecté par un virus qui a été jeté au recyclage à peine quelques heures plus tôt.
Vite, vite, il faut faire vite : la vie sur Asgardia n'attend pas. L'ingénieur, visiblement ennuyé, lui demande de bouger la tête, puis les bras, puis les jambes. Elle peut enfin se lever, et tangue légèrement, le temps de configurer son stabilisateur vertical. Elle est nue, bien sûr, mais ne ressent pas de honte : la pudeur est un concept qu’elle connaît mais ne peut ressentir.

En cet instant, elle n'a pas encore les programmes qui lui seront nécessaires pour travailler. Elle est simplement 062881-MI. Un androïde parmi tant d'autres. Ce numéro n'est pas si pratique, alors l'ingénieur lui donne un nom, Freja, et même un nom de famille, Blomstedt. Ainsi, elle semble plus humaine. Il teste sa vision, son ouïe et ses réflexes, tous opérationnels. Elle ne finira pas au recyclage à peine née. L'ingénieur lui demande ensuite de se présenter. Freja récite par cœur.

« Je suis un androïde de deuxième génération, modèle AX-400, conçu pour le service public et l'aide à la personne. Je parle vingt langues et je suis équipée du tout dernier programme HuFeels.exe qui me permet de m'adapter à l'humeur et à la personnalité de mon interlocuteur. Je peux également…

- Très bien, très bien. »

Sa prise USB dans son cou picote légèrement, elle passe une main dessus par réflexe ; un câble y est branché, et lui transmet actuellement les données nécessaires à son futur poste d'accueil. Un frisson la traverse de part en part : ce n'est pas le froid, mais le flot d'informations qui déambule à travers ses circuits comme un torrent déchaîné. Sa main tressaille faiblement.

Un système mécanisé détache le câble. Elle est prête. Une trappe s'ouvre sur un uniforme qu'elle enfile prestement ; puis, elle se retrouve installée dans une boîte transparente en plexiglas, jusqu'à sa livraison prochaine aux services de la milice. Avant que tout ne redevienne noir, elle fixe droit devant elle, d’un air vide, contemplant une existence qui n’aura certainement rien d’humain ou même de vivant.

Qu'est-ce que je suis ?